1 Ah, comme j’aimeraisque tu sois mon frère,nourri au sein de ma mère !Quand je te rencontrerais dehors,je pourrais t’embrassersans provoquer les critiques.
2 Je te mènerais jusque chez ma mère,et tu m’apprendrais l’amour.Je te ferais goûter à mon vin parfuméet à mon jus de grenade.
3 Sa main gauche soutient ma tête,son bras droit m’enlace la taille.
4 Ah, filles de la capitale,je vous le demande instamment :pourquoi réveiller l’amour,pourquoi le provoqueravant qu’il y consente ?Les filles
5 Quelle est cette femme,qui arrive du désertappuyée au bras de son bien-aimé ?Je te réveille sous le pommier,là où ta mère t’a conçu,là où elle t’a mis au monde.
6 Place-moi contre ton cœur,comme ton cachet personnel ;garde-moi près de toi,comme la pierre gravée à ton nomque tu portes au bras.C’est que l’amourest aussi fort que la mort.Comme la mort aussila passion vous tient.Elle est une flamme ardente,elle frappe comme la foudre.
7 Toute l’eau des océansne suffirait pas à éteindrele feu de l’amour.Et toute l’eau des fleuvesserait incapable de le noyer.Imaginons quelqu’unqui offrirait tous ses bienspour acheter l’amour :il ne manquerait pasde recueillir le mépris.Les frères
8 Nous avons une sœur,mais elle est trop jeune,elle n’a pas encore les seins formés.Que ferons-nous pour elle,quand il sera question de la marier ?
9 Si elle est un rempart,pour défendre sa vertunous couronnerons ce rempartde créneaux d’argent.Si elle est une porte ouverte,nous bloquerons cette portepar une barre de cèdre.Elle
10 Je suis un rempart, moi ;mes seins en sont les tours.Alors, pour lui, je suiscelle qui fait son bonheur.Lui
11 Salomon possède une vigneà Baal-Hamon,et l’a confiée à des gardiens.Le droit de vendange est fixéà mille pièces d’argent.
12 Salomon, tu peux garderles mille pièces d’argent,dont deux cents pour les gardiens ;ma vigne à moi, je la garde moi-même.
13 Ma belle, toi qui te tiens dans le jardin,il y a ici des camarades,qui essaient d’écouter ce que tu dis.Mais c’est à moi que tu dois dire :