Job 14 FRC97

Réplique de Job (fin) : La triste condition humaine

1 L’homme n’est rien d’autre que l’enfant de la femme.Sa vie demeure brève et remplie de tourments.

2 Comme la fleur, il s’épanouit, et puis se fane ;comme l’ombre qui fuit sans pouvoir s’arrêter.

3 Et c’est cela, mon Dieu, que ton regard épie !Et c’est moi que tu traînes ainsi en justice !

4 Mais qui peut donc tirer quelque chose de purde ce qui est impur ? Pas un seul être au monde !

5 Car la durée de vie est limitée pour l’homme ;c’est toi qui as fixé le nombre de ses mois,il ne peut dépasser la ligne que tu traces.

6 Cesse de le guetter et laisse-le tranquille,pour qu’il termine en paix sa journée d’ouvrier.*

7 Or il reste toujours de l’espoir pour un arbre :si on le coupe, il peut se mettre à repousser,il ne manquera pas de produire un bourgeon.

8 Même si sa racine vieillit dans la terre,et si sa souche paraît morte dans le sol,

9 l’odeur de l’eau suffit pour qu’il reprenne vieet pousse des rameaux comme s’il était jeune.

10 Quand l’homme meurt, par contre, il est privé de force.Que devient-il, une fois qu’il a expiré ?

11 Un jour peut-être, les fleuves seront taris,et la mer n’aura plus la moindre goutte d’eau.

12 Mais l’homme qui est mort ne se lèvera pas ;pas de réveil pour lui, tant que dure le ciel,il ne sortira plus de son dernier sommeil.*

13 Ah ! si tu me cachais dans le monde des morts,m’y abritant jusqu’à la fin de ta colère !Si tu me fixais un délai, après lequeltu voudrais de nouveau te souvenir de moi !

14 – Mais l’homme qui est mort, peut-il reprendre vie ? –Je saurais patienter, le temps de mon service,jusqu’au moment où l’on viendrait me relever.

15 Alors, je répondrais quand tu m’appellerais,quand tu voudrais me voir, moi que tu as créé !

16 Tandis que maintenant tu comptes tous mes pas,tu cesserais de surveiller mes manquements,

17 dans un sac bien fermé tu cacherais mes fautes,tu couvrirais mes torts d’une couche de plâtre.*

18 Cependant les montagnes tombent en morceaux,et les rochers finissent par changer de place.

19 Les eaux arrivent à user même les pierres,et l’averse emporte la poussière du sol.Toi aussi tu ruines l’espérance de l’homme.

20 Tu le jettes par terre, il s’en va pour toujours ;la mort le défigure, et tu le chasses loin.

21 Si on couvre ses fils d’honneurs, il n’en sait rien ;si on les humilie, il ne s’en rend pas compte.

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